dimanche 26 octobre 2014

[course à pied] Mon premier Marseille Cassis !

Regardez je suis au milieu de la foule, le gars en rouge la ! mais si !
J'entre dans le bureau de Pascal, il me regarde et me demande d'emblée si je veux courir le Marseille-Cassis, j'hésite un moment avant de lui répondre. On est fin juillet je ne me suis remis à courir que depuis deux mois. Avant j'avais mal au genou gauche quand je courrais et ça faisait 10 à 15 ans que j'avais renoncé à ce sport ! Seulement en parlant autour de moi de mon problème d'articulation on m'a conseillé de mettre une genouillère, ce qui a subitement enlevé la douleur. Du coup j'ai redécouvert le plaisir de courir, au parc Borély, Pastré, à la Bonne Mère ou le long de la corniche quelques mètres au dessus de la mer, bref les plus beaux coin de Marseille...



Pascal arrive finalement à me convaincre en me disant qu'il reste encore quelques mois pour s’entraîner. On court deux fois 8 à 10 km par semaine, à 10 km/h de moyenne environ. Au mois de juillet il fait chaud et on court plus mollement, au mois août pendant les vacances je cours très ponctuellement car j'ai plein d'occasion de faire du VTT. A la rentrée, en septembre, je m'y remets plus sérieusement, mais dès que je pousse un peu le footing au delà de 10 km, je galère un peu et je me dit de plus en plus que je n'arriverai jamais à courir les 20 km de ce semi-marathon si réputé. En plus de la distance il faut bien penser qu'il y a 330 m de dénivelé pour franchir le col de la Gisneste, ça va faire mal !
Les quelques jours avant le départ, je me dis que je ne suis pas assez entraîné et que je vais vraiment en baver. J'essaye d'imaginer quel temps je peux espérer faire, mais j'ai du mal à penser faire moins de 2h20 !
Finalement Laurent va récupérer les t-shirts et les dossards, cette fois on réfléchi plus on est parti !



Très vite nous voila au jour du départ, Laëtitia me conduit jusqu'au vélodrome où converge déjà une foule enthousiaste en tenue pour certains, ou habillés de sac poubelle ou de pull jetable (si si ça existe) pour d'autres plus frileux (il est 8h, même si on vient de changer d'heure, 15° ça peut faire frais).
Je retrouve Pascal et Laurent, mes deux collègues de travail et d'entrainement devant Géolide. Laurent est un poil à la bourre, avec le dossard en vrac sans épingles à nourrisse.

On a encore le sourire à ce moment la !

Je dis au revoir à Laëtitia qui s'en va en voiture à Cassis. Nous on va y aller à pied !
On traverse le vélodrome, refait à neuf, des lampes à bronzer recouvrent la pelouse peut être que le soleil ne rentre plus assez dans le stade ?








On ressort de l'autre côté, côté Michelet. Les gens s'amassent devant les camions de consigne. On y laisse son sac pour le retrouver à l'arrivée. Nous on a compté sur l'adorable Laëtitia pour ça !
On s'avance le plus possible de la ligne de départ. Quand la foule devient trop dense, on s'arrête, on est à 200 m de la ligne que l'ont peut voir en se mettant sur la pointe des pieds. Il nous reste 1h30 à attendre ! On voit toute sorte de gens, une très vieille mamie devant nous donne des épingles à nourrisse à Laurent qui galère toujours avec son dossard. L'ambiance est bien sympa tout le monde est souriant. Je m'attendais à plus de tension, mais non c'est très bon enfant. La musique de la sono est entraînante, les commentaires sont quand à eux incompréhensibles, mais ce n'est pas notre soucis. On est serré dans la foule mais on peut rester aussi assis par terre. La foule ça tient chaud et c'est plutôt agréable. On peut voir les pros s'échauffer dans un espace réservé à eux (ils vont déjà vite !). Un peu plus tard on voit arriver dans la foule les porte drapeau qui sont en fait des jalons. Ils portent un drapeau 1h30, 2h, 2h15, etc. On se retrouve entre le 1h30 et 2h. Est ce qu'on arrivera à rester comme ça jusqu'à la fin ?
Quand je regarde en arrière je ne vois plus le bout de la foule !










Quand l'heure du départ approche les pulls jetables et les sac poubelles volent dans tout les sens, si possible en essayant de viser les barrières. Finalement le départ est donné à 9h30 pile. Les pros démarrent nous on marche dans la foule, on passe la grande double porte bleue qui lancera le chrono à partir de la puce situé dans notre dossard 2 min après les pros. On peut commencer à trotter. Il y a beaucoup de monde sur les bords pour nous encourager. On part doucement il me semble, mais en fait on roulait déjà à plus de 10km/h, bien plus qu'aux départs de nos entraînements.

Une partie de la foule au départ sur le boulevard Michelet

2ème km, et toujours cette joyeuse foule de coureurs !
L'ambiance est extra je me sens tout de suite bien. Il faut rester vigilant pour pas rentrer dans les gens qui zigzaguent, j'ai un peu du mal à rester avec Pascal et Laurent que je perds très vite dans la foule. On s'était dit qu'on resterait ensemble au moins jusqu'au col de la Gineste, ça va être dur.
Petit à petit les kilomètres passent, on s'approche doucement de la montée. Je me sens très bien, les encouragements des spectateurs (mais aussi des coureurs !) aident énormément. Le temps est chaud, mais pas trop. Je transpire, mais modestement. Bref ça s'annonce bien !

Lorsque le premier ravitaillement arrive j'hésite à m'arrêter, je n'ai ni soif ni faim, les 5 tartines de Nutella du matin sont encore bien présentes dans mon bide ! Mais je décide de boire une gorgée d'eau quand même, pour attaquer la montée pas trop à vide.
Pour attraper une bouteille que tendent les organisateurs il faut un peu jouer des coudes entre ceux qui s'arrêtent et ceux qui repartent, éviter des lancers de bouteilles, éviter de se tremper les pieds aussi.
En fait à ce moment la je perds complètement de vue Pascal et Laurent. Je perds espoir de faire la montée avec eux, je pense que Laurent est devant et Pascal derrière. Tant pis, je ne suis pas seul pour autant dans cette foule !
Enfin arrive la montée de la Gineste. On monte très rapidement ce qui nous donne une vue sur Marseille plutôt remarquable. Ce qui est rigolo c'est de voir comme le cortège de coureurs s'étend loin déjà derrière, certains n'ont pas encore attaqué la montée et moi j'enchaine les virages. Je reste concentré dans la montée, je sens que ça tire, mais je suis bien, je garde le rythme. Parfois il n'y a plus personne qui parle, ni de sons de fanfare ou autre encouragement. On n'entend alors plus que le bruits de centaines de pas, c'est assez marrant. Mais très vite quelqu'un dans le groupe lance un "alors on fait moins les malins maintenant hein !" ou un autre "allez ! mais pensez à regarder le paysage aussi hein ! c'est beau Marseille !". J'adore ! ça fait sourire et ça donne un esprit de groupe que je ne pensais pas rencontrer dans une compétition de ce genre. En fait c'est très populaire et agréable, les gens qui se percutent s'excusent, une main sur l'épaule, un petit geste de pardon. Je ne vois personne s'énerver. Depuis le début je suis un couple qui court ensemble, le gars pousse un peu sa copine dans la montée, ils sont mignons. Je pense à Laëtitia qui m'attend à Cassis, elle y est arrivé juste avant qu'on parte de Marseille. Je pense aussi à Paul qui m'a dit qu'il voulait faire cette course à l'époque où il courrait. Du coup j'apprécie d'autant le plus le moment, je me sens bien.



J'approche du col de la Gineste, ma montre n'a pas atteint les 1h. Quand je passe la porte des 10 km je suis exactement à 1h02. Je calcule rapidement, enfin comme on peut calculer quand on vient de courir 10 km, et je me dit pour la première fois que je peux faire la course en 2h.
Dans la descente j'allonge au maximum ma foulée, ça va vite je suis entre 12 et 15 km/h. Je prends deux gorgées d'eau à chaque ravitaillement plus un sucre et un quart de banane. J'évite de trop manger quand même et de pas trop me ralentir non plus.
Je croise Thierry Bezer, le présentateur de France 3 Marseille, qui court tout en commentant la course ! Je lui tape sur l'épaule pour le féliciter !
Il y a toujours une animation quelquepart, on ne s'ennuie pas, une fanfare, des pompomgirls, un groupe de rock déchaîné, l'hélico de la TV, les militaires de Carpiane, les pompiers qui arrosent la foule de coureurs, etc.
Finalement très vite on aperçoit Cassis au loin. Mine de rien ça passe vite, j'ai mal nulle part, j'avais peur de souffrir des restes d'un ampoule que je me suis bêtement fait 10 jours avant, mais non ça passe.



J'essaye de garder le rythme, même si je sens que je vais vite par rapport à ce que je fais d'habitude. L'idée d'arriver dans les 2h me motive !
La descente se fait de plus en plus raide à mesure qu'on approche. Les gens sont également de plus en plus nombreux sur les bords, avec des panneaux divers "aller Papa", "aller Maurice" "aller les bretons", "aller les savoyards". Je réalise que certains sont venus de loin !
1h30 de course et j'arrive au panneau d'entrée dans Cassis. Je sais qu'il reste encore pas mal de kilomètres je me fais pas d'illusion sur mon temps final, mais je me dit que la barre des 2h peut être franchie !!
J'arrive ensuite dans les rues en haut de Cassis, j'essaye de garder le rythme, mais ça tire fort sur jambes je souffre un peu mais je peux pas ralentir, je reste entre 10 et 12 km/h. Il y a parfois des gens KO sur le côté, c'est triste de craquer si proche du but. Plus on approche plus l'ambiance devient électrique, ça porte ces encouragements. Les gens tendent les mains pour qu'on les leur tape, j'adore, je joue le jeu à fond.
La fameuse de côte des pompiers arrive enfin, je l'avais repérée sur le plan avec Pascal, et c'est clair que ça fait mal cette petite montée après tous ces kilomètres de descente. Je tiens jusqu'en haut, encouragé par la foule. L'entrée sur le vieux port est géniale, la foule est vraiment très dense sur les côtés ça crie, ça hurle, c'est génial !
Je me sens d'accélérer un peu sur la fin, mais c'est plus possible on est trop nombreux dans un couloir trop réduit, tant pis.
J'arrive à 1h52 au chrono officiel, soit 1h50 après recalcul de mon temps de départ. Je suis bien heureux d'avoir fait moins de 2h !
Je suis mooooooooort !



Bain... de foule à l'arrivée dans les petits rues de Cassis
 J'ai un peu mal partout, je descends deux petites bouteilles d'eau en un clin d'oeil. Je retrouve Laëtitia sans difficulté sur la plage, elle a les yeux humide de me voir arriver ! Faut dire que ma faille la tenait informée de ma progression par téléphone en suivant la course sur runtastic en live. D'ailleurs ils ont au téléphone avec nos enfants qui me félicitent. C'est un super moment ! J'essaye de m'étirer un peu mais c'est impossible j'ai les jambes comme des bouts de bois.
Je retrouve Pascal et Laurent au stand MPM, où on reçoit un tshirt de team et une médaille. Il nous reste plus qu'à remonter jusqu'à la voiture, soit une demi heure de marche tout de même, puis d'aller manger un bon bout avec la famille de Pascal.



Je garde un excellent souvenir de cette course. Mon premier Marseille-Cassis, mais aussi ma première course tout court, mon premier 20 km de ma vie aussi ! Bref une sacrée expérience qui donne envie d'y retourner l'année prochaine en visant un meilleur temps si possible !

2 commentaires:

  1. super récit ! J ai un dossard pour 2016 et il faut dire que j'appréhende beaucoup n'ayant fait que des 10 kms en 1"01 depuis 2 ans. Ça sera mon premier semi et les cotes c'est pas vraiment mon truc ! j'espère finir tout simplement, challenge perso après opération du genou en 2015 avec 4 mois d’arrêt ! Comment bien se préparer pour la montée ??

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    1. Ha tiens merci, ça m'a fait pensé que j'avais jamais mis toutes les photos, c'est édité du coup !
      Bon courage pour cette magnifique course ! Faut pas trop se stresser pour la montée et garder un rythme régulier. C'est bien de se fixer un objectif de passage aux 10 km. Il ne faut pas oublier, que sauf pépin, on court plus vite en course qu'à l'entrainement, car on est vraiment hyper poussé par la foule de coureurs et de supporters ! bonne course !

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